Comment faire apprendre un poème à son enfant ?

Comment apprendre un poème

Comment apprendre une poésie, avec calme et méthode ? Car retenir un poème est un défi pour beaucoup d’enfants. Alors que cela peut devenir un vrai bonheur !

Hugo (ou Léna, ou…) rentrent à la maison avec un poème à apprendre

L’intéressé(e) est plutôt réfractaire, tendance « De toute façon, j’y arriverai pas ! ». Comment faire ? Vous avez bien entendu ce : « De toute façon, j’y arriverai pas !». Non pas que votre enfant soit, d’emblée, un opposant farouche à la poésie du monde. Pas du tout !

C’est qu’il ne sait tout simplement pas par où commencer et choisit l’option de ne pas commencer du tout !!! Il ne voit pas « comment gérer » cet exercice de mémorisation. Tenez ! Avant de vous en prendre à sa mauvaise volonté, une question personnelle : de quand date le dernier poème (ou autre) que vous avez appris, vous, par cœur ?!

Première étape : prendre possession de la poésie

Temps nécessaire : 10 minutes.

Voici quelques pistes pour aider notre petit écolier

  1. D’abord, c’est un exercice de mémoire

    Donc, on coupe la musique, le téléphone et la télé, on s’assoit bien confortablement. Pour les jeunes les plus bloqués, on respire bien profondément 2 ou 3 fois pour lâcher les tensions.

  2. Ensuite : dans un poème, on observe sa structure

    Comment est sa construction ? Comme un alpiniste, on repère sa voie royale. Un poème, cela s’organise en strophes et en phrases (vers) qui riment. Autant de points d’ancrage pour mémoriser.

  3. Combien de strophes, et dans chaque strophe, combien de vers ?

    Ca y est, il va être possible de découper pour mieux mémoriser. D’autant plus que bien des poèmes contiennent des répétitions de vers. Une fois repérées, c’est autant de lignes en moins à retenir. Photocopiez le poème et surlignez les répétitions en fluo.

  4. Un « plus » essentiel : il faut lire le poème plusieurs fois, à haute voix

    Pourquoi ? Parce que :
    > Tes yeux enregistrent les mots comme une caméra,
    > Et que ta voix permet à ton cerveau d’enregistrer comme un dictaphone.
    [ Qu’il soit plutôt visuel ou auditif, l’enfant ainsi s’adapte ].

  5. Assurez-vous que l’enfant a bien compris tous les mots

    C’est très dur d’apprendre du charabia ! On mémorise ce qu’on comprend bien. Ainsi, dans le poème ci-dessous (du poète Jacques Prévert), le mot « crêpe » (masculin), en tant que tissu léger qui était utilisé en noir pour les enterrements. Ce n’est pas du tout le dessert breton (féminin : la crêpe) ! Ce qui n’est pas évident pour un enfant !

La preuve par l’exemple avec Jacques Prévert :

« A l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont.
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes.
Ils s’en vont dans le soir
Un très beau soir d’automne. « 

Deuxième étape : actionner sa mémoire avec efficacité

  1. Faites visualiser les images du poème à l’enfant

    N’hésitez pas à lire une première fois le poème avec l’enfant, en lui faisant visualiser les images voulues par le poète : c’est plus facile d’apprendre quand on a l’image « d’un petit cheval blanc qui avait du courage dans le mauvais temps« . Par exemple, en imprimant l’image d’un petit poney blanc trouvée sur Google images… Ou alors, pour un enfant plus auditif, lui dire de s’installer confortablement et de vous écouter lire « un – petit – cheval – dans le mauvais – temps »
    >>> Cela se passe-t-il au bord de la mer ? Dans la ville ? Sur la branche d’un arbre ? Qui sont les sujets ? Des gens, des animaux ? Autant d’ancrages pratiques pour la mémoire !

  2. Faites le pitre et mimez la scène !!!

    Les enfants adorent vous voir faire des trucs rigolos : la tempête, l’ogre ou le renard alléché… « Car cette leçon vaut bien un fromage, sans doute ?! »… Donnez de votre personne. Levez-vous ! Faites du théâtre !!! L’enfant rit, se décontracte et va se souvenir longtemps de votre humour. « Tu te rappelles quand j’étais petit et que tu faisais le loup pour me faire apprendre mes poèmes ?! ».

Reste que c’est aussi un exercice oral !!!

Une fois le texte mémorisé et incorporé, il reste à le transmettre à son auditoire. Vous d’abord, devant la classe demain. Cela fait peur, évidemment ! Voici deux conseils importants :

  1. Combattre la tentation d’en finir au plus vite : c’est la récitation mitraillette. Le public / la classe / l’enseignant personne ne comprend rien, tellement le poème est récité sans relief… Au moindre faux pas, le/la récitant-e perd lui-même le fil.
  2. Donc, on respire, on y va lentement ! Bien articuler permet de détendre la mâchoire, de reprendre son souffle. Si l’on a bien suivi la méthode ci-dessus : et bien, on visualise les strophes et on voit les images qu’on a élaborées pour apprendre… Le poème défile tout seul…
  3. C’est à vous : applaudissez à tout rompre ! Standing ovation dans le salon ! Quel talent !

Une bonne mémoire, ça change la vie !

Rappelons-nous cette magnifique remarque du philosophe Georges Steiner :
« Ce que vous avez appris par cœur change en vous et vous changez avec, pendant toute votre vie… C’est une des grandes possibilités de la liberté, de la résistance ».

Et vous : arrêtez le Sudoku ! Essayez vous-même d’apprendre un poème demandé à vos enfants, à vos petits-enfants. C’est rouillé là-haut ? Il est temps de vous intéresser à votre mémoire !!! Et de reprendre mes conseils…  depuis le tout début de cet article !

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