Ne pas monter des murs à l’heure du wifi !

C’est une tentation récurrente : la peur de l’autre, de l’avenir… font que monter un mur paraît naturel. Evitons la difficulté, protégeons-nous ! Cela n’a jamais résolu aucun problème relationnel et c’est encore plus vrai dans notre société de communication. Celle où le wifi traverse précisément les murs.

En 2006, un mur israëlien et un mur américain ont été érigés, 17 ans après la chute du mur de Berlin. La Chine tente de filtrer l’Internet pendant que la longue Muraille du pays est devenue un piège à touristes. La Turquie brouille les réseaux sociaux. Hier, les Romains eurent l’idée du Limes… contre les barbares. Sans oublier tous les ghettos du monde. Pour quelle efficience ?

Un jour, un pilote de montgolfière, Jean Donnet, faisait au dessus d’un village du Gard, cette remarque si pertinente : « de là haut, on voit que tout est lié, les gens qui se mettent avec des murs chez eux, ils croient être tout seuls au monde, et bien pas du tout ». Qu’ils le veuillent ou non, ils participent du même paysage !

Ces réflexions sont-elles si éloignées des questions d’éducation ? Et bien non : elles sont même au centre de tout. Eduquer, c’est pour grandir, développer l’estime de soi et être donc capable, en mesure, enclin à aller vers les autres, échanger, confronter des idées, partager.

Je trouve toujours plus salutaire de se castagner (à la loyale !) avec un copain pour un différends que de ne rien se dire en écoutant chacun son IPod. Et monter ses murs.

Apprendre à gérer la différence (ça devrait être une évidence puisque nous ne sommes pas 2 pareils !), C’est aussi « aller vers… ». Sans a priori. Sans peur.

Monter des murs, c’est totalement illusoire. La vie – et le savoir aussi – est comme l’eau des torrents. Elle passe, quoiqu’il advienne. Et s’il y a des obstacles, elle les contourne. Ce serait bien d’avoir pour fil rouge cet objectif éducatif : « Oublie la tentation du mur, parle, plutôt ! ».
Au fait, quand quelqu’un monte un mur – véritable ou symbolique – pour se protéger de « l’autre » : qui des deux est l’enfermé ?

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