Scolarité : à quand des parcours personnalisés ?

Le dernier rapport qui signale que 4 élèves sur 10 ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à l’entrée en 6ème ne surprend personne. Qu’en 30 ans de constats, de rapports et de réformes rien n’ait endigué le mal est plus consternant. Mais que dire des 6 élèves sur 10 qui sont à nivea

L’incapacité de réformer

Pendant des années, j’ai suivi en tant que journaliste, les conférences de presse du ministère de l’Education nationale. De nombreuses tentatives pour évaluer et dissoudre le problème des enfants perdus de notre système éducatif ont été menées.
A gauche comme à droite. Jack Lang en 1992, Bayrou en 1994 (le débat national sur l’école), Allègre et son mammouth de 1997 à 2000 (concédant un strapontin à Ségolène Royal), Lang à nouveau en 2000 ou plus récemment François Fillon et sa réforme de l’école, en 2004, Gilles de Robien en 2005. Aujourd’hui Xavier Darcos.

Une part pour Papa, une part pour Maman

Je l’ai écrit dans Heureux à l’école : il est malhonnête de faire tout porter à l’école. Des parents qui font adopter leur bébé par leur télé, leur branche un poste dans leur chambre à 18 mois, n’achètent aucun livre (ni ne vont à la bibliothèque municipale), ne peuvent pas espérer que leur enfant comprenne ex-nihilo que les mots, l’orthographe et une phrase construite aient du sens. La lecture est un effort que l’on accepte de faire si on a déjà le goût des histoires. Les chiffres et le calcul s’enclenchent mieux si des comptines ont été chantées depuis le berceau.
Restent les méthodes, récemment remises en cause et recadrées. Restent les situations laissées à vau-l’eau avec pour seule réponse un redoublement dont on sait l’inefficacité. Il doit bien y avoir d’autres solutions que de les parquer dans le trouble dyslexique !!!

Et les 6 autres, alors ?

Parmi les 10, 4 sont donc en difficulté… Mais les 6 autres ?
4 « dans la moyenne » flottent dans ces lourds programmes de l’école primaire française, en se barbant un peu. Et deux s’ennuient carrément : ceux-là seront aussi renvoyés au « pathologisme » cher à notre société : on les dira « précoces ». Constat sans prolongement de prise en charge, d’ailleurs.
La vérité réside dans le rabâchage : du CE1 au CM2, voire dans le 1er trimestre de 6ème, il faudra refaire (sans doute pour ceux qui ne suivent pas), les mêmes leçons. C’est une des raisons des emplois du temps pléthoriques du primaire. J’en ai vu en pleurer, au bout de quatre années scolaires de devoir refaire encore la leçon des pluriels. Imaginez que vous ayez une fois par an une formation dédiée à Word et que le formateur, tous les ans, vous fasse pour leçon : « Ouvrir un fichier » !!! De quoi hurler. Pire, sur le thème « comment rendre l’autre fou », ce ne sont pas les mêmes définitions d’une année à l’autre, d’un manuel à l’autre.

Arrêtons le rabâchage. Acceptons que celui qui a intégré la notion apprenne du nouveau et aidons vraiment ceux qui en ont besoin.

Proposons aux enseignants de faire des classes d’aide et des classes pour les fusées car il leur est impossible de faire ce grand écart pédagogique dans la même heure de cours.

Aidons les uns. Aidons les autres.

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