Frères et sœurs ne lisent pas la même chose. Comment prendre en compte leurs goûts spécifiques et utiliser l’énergie de la fratrie ? Car la lecture a vraiment quelque chose à voir avec les fratries (et les fratries ont aujourd’hui de telles géométries variables !). Vis-à-vis de la motivation à lire, des sujets, du temps consacré aux livres. Mais aussi de la solidarité des petits et des grands qui parfois lisent ensemble.
Des lectrices mais aussi des lecteurs
La littérature des filles tourne beaucoup autour des copines, des petites affaires de cœur. Même les couvertures sont « rose Barbie ». Super formatage, déjà !!! Voici d’ailleurs un excellent album sur l’histoire d’une fille invitée à un anniversaire et qui a l’idée d’offrir… un ballon de foot !!! Les garçons, entend-t-on, préfèrent le foot : il suffit de s’installer dans les couloirs d’une Fnac pour réfuter ce cliché. La collection « Chair de Poule » chez Bayard-Presse, les « Orphelins Baudelaire », laissent supposer qu’ils aiment bien se faire peur sans trop explorer les affaires de cœur proposées aux girls.
Mais les fratries aussi ont donc de l’influence
C’est un vrai questionnement pour les parents. Il y a les aînés lecteurs et les cadets qui bloquent pour se démarquer… ou l’inverse. C’est une très bonne piste pour comprendre le désintérêt d’un enfant pour la lecture.
Il y a aussi le démarquage par les titres lus, l’un engloutissant Harry Potter et le cadet décrétant que jamais il ne lira « ça », puisque l’autre et les films ont déjà décrit l’histoire, (là, il faut vite s’inscrire à la bibliothèque municipale pour juguler le double budget en nombre de titres).
Il y a, (c’est beau quand cela arrive) les grands qui lisent aux petits ou les mêmes classes d’âge qui lisent, collées sur le même tapis.
C’est vrai de toutes les activités des frères et sœurs en rapport et en challenge les uns avec les autres. Mais au moment où, parents, on se demande bien comment les intéresser aux livres, l’observation de sa couvée ne manque pas d’intérêt.
Au fait, avez-vous pensé à leur demander de quoi parle leur dernière lecture ? L’art de résumer, de solliciter sa mémoire, de s’exprimer à l’oral et de mettre de l’ordre dans ses idées ont des vertus insoupçonnées.
A commencer par celle-ci : la joie et la fierté d’une lecture accomplie, tout-e seul-e !